1ère décade : 11/11 - 20/11
La tendance se confirme tout au long de cette décade, marquée par la persistance du flux de nord-ouest, largement dégradé sur la région. Néanmoins, conformément à la référence 1940-1990, le saupoudrage neigeux s'invite sur le Larzac le 15 novembre, sans froidure marquée, mais le vent âpre assure la rigueur de ce type de temps. Les Avants-Causses ne sont concernés que par quelques flocons mêlés à la pluie. Pendant ce temps, l'épicentre de neige lourde se focalise sur un large périmètre autour de Valence, provoquant beaucoup de casse sur les boisements encore feuillus, en jeu de dominos sur le réseau électrique.
2ème décade : 21/11 - 30/11
Revient une relative douceur anticyclonique, dans un léger flux de Sud. Puis se dessine un nouvel épisode méditerranéen. Un blocage sur l'Europe s'associe au ralentissement des courants-jet en altitude. De puissants systèmes convectifs se développent sur la mer encore bien chaude. Ils viennent buter contre le massif alpin, pour déverser des pluies torrentielles sur le littoral provençal. Les Grands Causses se situent en bordure de cette configuration explosive, les cumuls pluvieux inférieurs à 30 mm sur les principaux bassins-versants ne provoquent qu'une faible réaction des rivières. Ces précipitations supplémentaires assurent une bonne recharge des réserves hydriques.
3ème décade : 01/12 - 10/12
Dans un intervalle inférieur à la semaine, un 2ème épisode méditerranéen frappe la même zone complètement gorgée d'eau, alors que notre région se trouve encore épargnée. Tout juste une bonne pluie nocturne en ce 1er décembre, alors que l'intensité supérieure à 40 mm/h s'acharne durant 3-4 heures sur les reliefs du Var et des Alpes-maritimes. Une ambiance agréable règne sur l'espace caussenard, dans le calme d'un modeste flux anticyclonique de Nord-Est. Tout juste quelques faibles gelées nocturnes par inversion thermique, situation plutôt favorable aux brouillards de rayonnement, qui laissent place à un tiède soleil dans nos vallées en cours d'après-midi. En fin de période, le "rail des perturbations" reprend sa physionomie zonale, laissant la région dans une marge humide et brumeuse. Atmosphère automnale habituelle ... toute en douceur ! Toujours en marge d'une agitation plus marquée au nord de l'Occitanie.
4ème décade : 11/12 - 20/12
Suite à une accélération du jet-stream, ondulant vers le golfe de Gascogne, se développe un système tempétueux, qui frappe l'Aquitaine de plein fouet, sans trop faiblir vers les Grands Causses, le vendredi 13 décembre. Cet événement remarquable conserve son intensité maximale durant 11h environ ( entre 7h00 et 18h00 ), s'atténuant progressivement en soirée. Une rafale instantanée de 143 km/h est enregistrée à Millau-Soulobres, néanmoins les vents moyens sont estimées à 80 - 100 km/h sur l'ensemble des plateaux caussenards, provoquant quelques coupures d'électricité. Une pluie fine tombe pratiquement sans interruption du jeudi 12 au soir jusqu'au samedi 14 fin de matinée, ce qui occasionne une modeste réaction de nos rivières, qui coulent parfois à plein-bord, suite aux 50 - 70 mm précipités depuis 4 jours sur des sols gorgés d'eau. Peu de répit, dès le 16 se mettent en place des entrées maritimes bien chargées en humidité. Voilà un épisode cévenol très modeste, l'Aigoual se révélant un pôle condensateur idéal pour une masse d'air faiblement convective. Des pluies intermittentes arrosent modérément les têtes de bassins-versants, assurant des hautes eaux hivernales pour nos rivières du Sud-Aveyron, alors que le "vent du Midi" gratifie une grande partie de la région d'une sorte d'ambiance printanière, autour de St Affrique ou de Millau. Il laisse tout de même sa signature par des cumuls pluviométriques d'environ 300 mm en 5 jours entre Mt Aigoual et Mt Lozère. Cet épisode se conclut le 20 décembre, avec un furtif brin de soleil après une nuit bien venteuse ( 80 - 100 km/ ) encore arrosée copieusement sur la vallée de la Sorgue !
Ce que l'on peut retenir de cette synthèse saisonnière pour la région des Grands Causses, c'est l'apport bénéficiaire de la "mousson méditerranéenne", qui nous épargne encore une fois de 2 épisodes extrêmes dévastant de manière récurrente les mêmes zones locales du littoral provençal. Seule la phase remarquable d'octobre nous gratifie d'une bonne crue de la Sorgue, sans aucune commune mesure avec celle de 2014. Pour compléter cette modération des éléments climatiques, la prédominance de l'influence océanique se concrétise par une constante douceur, suite aux timides assauts hivernaux de la mi-novembre, une situation qui laisse souvent augurer d'une atonie du coeur hivernal, alors que les responsables des stations de sports d'hiver se réjouissent bien trop vite de ces belles couches de "poudreuse" précoces !
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